FIN DE VIE : LE DÉBAT DOIT AVOIR LIEU

3000 amendements. Dans le cadre de l’examen de la proposition de loi du groupe Libertés et Territoires donnant le droit à une fin de vie libre et choisie, prévu ce jeudi 8 avril, des députés, élus de la Nation, représentants du peuple ont dévoyé un outil démocratique pour en faire un instrument de censure. Les mêmes, à longueur de tribunes, à longueur de débats et à longueur de séances à l’Assemblée nationale éructent depuis 4 ans contre la prétendue absence de dialogue démocratique et contre une soi-disant confiscation du débat démocratique au sein de la représentation nationale.

Aujourd’hui, les Français souhaitent ce débat. Les 3000 amendements dont 2300 issus des rangs des députés LR confisquent ce débat. Agissant ainsi, ils n’honorent ni leur fonction, ni leur mission. Sans parler de ceux parmi leurs électeurs, quelles que soient leurs convictions sur le sujet qui souhaitent que l’Assemblée nationale joue pleinement son rôle. Toutes les convictions doivent être respectées, mais le débat ne peut être empêché.

Aujourd’hui, je suis en colère. Une problématique aussi cruciale, aussi intime, et qui touche à la fois aux convictions profondes de chacun mais renvoie également à des expériences personnelles douloureuses, mérite mieux que ces manœuvres de couloir. Sans doute sont-ils très fiers de leur opération de sabotage. Pour ma part, je ne vois que cynisme et mépris.

Depuis le début de ce mandat, sur la base des travaux réalisés par nos prédécesseurs, nombre de députés, de tous les bords ont réfléchi sur ce sujet, questionné les faits, évalué les politiques, et ils se sont forgés des convictions. L’aboutissement de ce travail de fond emmené par Jean-Louis Touraine a été le dépôt d’une proposition de loi dont j’ai l’honneur d’être un des cosignataires. A titre personnel, je regrette que le Groupe La République En Marche n’ai pas repris à son compte cette PPL, a minima pour permettre le débat. Aujourd’hui la PPL du député Falorni a fait l’objet d’un travail transpartisan exemplaire et d’un débat éclairé et respectueux en commission des affaires sociales. L’Assemblée nationale a prouvé qu’au service des Français, elle pouvait dépasser les étiquettes et les clivages politiques.

Quelques tenants d’une manière archaïque de faire de la politique aimerait qu’il en soit autrement.

Jeudi prochain, 8 avril 2021, je serai dans l’hémicycle pour défendre cette proposition de loi.