Ce lundi 11 mai s’ouvre une nouvelle étape dans la crise que traverse notre pays. Ce déconfinement progressif est «une ligne de crête» comme l’a rappelé le Premier Ministre Édouard Philippe. Notre solidarité nationale, notre sécurité collective doivent s’appuyer désormais sur la responsabilité individuelle et le sens du civisme de nos concitoyens. J’ai toute confiance dans ce chemin. L’attitude des français durant ces 8 semaines et notamment la discipline et le sens de l’intérêt général dont ont fait preuve les habitantes et les habitants de notre territoire sont autant de signes qui doivent nous rassurer pour l’avenir.
Avec 18 de mes collègues, j’ai été choisi pour intégrer la commission spéciale sur le projet de loi portant diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19. C’est un honneur et une responsabilité.En ce 1erjour «d’après», je suis heureux de retrouver les bancs de l’Assemblée nationale. Il me paraissait essentiel de rester en circonscription, au plus près du terrain, durant toute la durée du confinement. Les conséquences concrètes et quotidiennes de cette situation inédite étaient trop nombreuses, trop complexes, et trop souvent dramatiques pour que je ne sois pas sur le territoire, au contact. C’est une chaîne de solidarité et de communication qui s’est mise en place et qui s’est traduite concrètement par des points, appels et visioconférences quotidiennes avec les ministres, élus locaux et représentants de l’État.
Je souhaite ici faire rapidement le point sur le travail effectué et les actions engagées durant ces 8 semaines. Mes collaborateurs et moi-même sommes restés sur le pont et si la permanence était physiquement fermée, les lignes étaient ouvertes. De nouveaux outils ont été utilisés et le lien est resté très fort avec les acteurs du territoire. Les sollicitations ont été nombreuses et variées, allant de la difficulté à accéder à une aide jusqu’au rapatriement depuis l’étranger d’un proche. De nombreuses idées, propositions et réflexions m’ont également été transmises. Je me suis fait fort de toujours remonter vers le gouvernement ces contributions. La créativité et le sens de l’intérêt général des citoyennes et des citoyens de la 5èmecirconscription forcent le respect. Je reste intimement persuadé qu’une action concrète, même discrète restera toujours plus utile qu’un logo sur un carton.
L’urgence a d’abord été sanitaire, et je veux saluer le professionnalisme et l’engagement des acteurs de la santé, à l’hôpital et en ville. Malgré les difficultés et les graves dysfonctionnements, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en masques et matériels indispensables, notre territoire a fait face. Je suis resté en lien constant et quotidien avec toutes les composantes du système de santé afin de relayer les besoins, les urgences, et débloquer dans la mesure du possible les situations sensibles. Au centre du dispositif, l’hôpital de Bayeux et ses personnels ont montré, s’il en était encore besoin, qu’ils constituent le cœur indispensable de la santé et de la solidarité sur notre territoire. Je veux également souligner le rôle essentiel du GCS Axanté qui a permis aux différents acteurs de se coordonner et qui a rempli son rôle avec efficacité et professionnalisme.
J’ai dès la fin du mois de mars sollicité le ministre de la Santé en coordination avec le Département du Calvados pour que les laboratoires régionaux puissent être intégrés pleinement dans l’effort de test et de dépistage qui doit accompagner la phase de déconfinement. Je me réjouis que cet appel ait été entendu. J’ai également accompagné les professionnels de santé et notamment l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes afin que les dotations de masques soient augmentées. Le contact permanent et quotidien a permis de dénouer des crises, et d’apaiser certaines craintes légitimes, comme lorsqu’il s’est agi de rassurer les officines de pharmacie sur la politique de la grande distribution en ce qui concerne les stocks de masques de protection.
L’épidémie de Covid-19 a également entrainé une urgence économique. Mes collaborateurs ont pu accompagner les entrepreneurs, artisans, salariés touchés individuellement par cette situation sans précédent (aides aux entreprises, chômage partiel, etc.). En lien avec les services de l’État, beaucoup de réponses ont été apportées. La crise est encore devant nous et rien n’est réglé pour autant.
Sur le plan touristique, un travail important et suivi a été effectué dans le cadre du groupe de travail dont je suis membre à l’Assemblée nationale. Un document portant 150 propositions concrètes a pu ainsi voir le jour afin que ce secteur de notre économie, moteur de notre territoire, soit le moins impacté possible par les conséquences de l’épidémie. Avec les acteurs économiques du territoire, des propositions concrètes de relance ont été transmises au gouvernement, notamment sur la création de chèques vacances pour accompagner la reprise des sites. J’ai appuyé et continue de défendre la mise en place d’aides spécifiques à l’hôtellerie, à la restauration et au secteur de la location saisonnière.
J’ai également souhaité porter les propositions des commerçants et artisans durement touchés par les fermetures forcées. Qu’il s’agisse des incohérences quant à la notion de biens essentiels notamment dans la grande distribution, de la possibilité pour certaines corporations d’ouvrir exceptionnellement afin de ne pas rater les rendez-vous saisonniers importants, ou encore la possibilité de repousser et d’encadrer plus strictement les soldes dans la perspective de l’après confinement, j’ai souhaité me faire le porte-parole des indépendants. Leur situation singulière par définition ne doit pas en faire les oubliés de la reprise.
La crise économique est globale et depuis l’aide aux filières laitière, conchylicole, cidricole, équine jusqu’au soutien aux associations et entreprises événementielles, sans oublier le BTP, chaque jour apporte une nouvelle conséquence et un nouveau dossier. Chacun mérite toute notre attention. Qu’il s’agisse des difficultés d’une filière agricole, de la situation des intermittents du spectacle dont j’ai soutenu la démarche dans la demande légitime d’une année blanche, de la réouverture raisonnée et raisonnable de nos plages, ou encore le soutien aux journalistes et salariés des stations France Bleu qui souhaitaient pouvoir continuer à travailler le lien social de proximité qui les définit, ces 8 semaines ont été difficiles mais denses. Je veux penser qu’elles sont porteuses d’espoirs.
Par ailleurs, j’ai gardé en priorité le lien avec les maires de la circonscription. Leur rôle est encore plus essentiel en ces périodes difficiles. Je les ai tous contactés afin de profiter de leur retour d’expériences. Et je veux les remercier car nombreux m’ont fait part de leur réflexion. J’ai eu le plaisir d’échanger au téléphone chaque jour avec plusieurs d’entre eux. Ils ont été exemplaires et leur présence est essentielle à notre cohésion sociale. C’est aussi pour cette raison qu’ils doivent être protégés, et notamment juridiquement. J’ai cosigné une tribune invitant le gouvernement à prendre en compte cette dimension et je me félicite que le texte de loi issu de la commission mixte paritaire soit sur ce point très clair.
Je veux aussi saluer le rôle et le sens des responsabilités de la presse régionale et locale qui remplit une mission difficile et ô combien utile en ces temps d’infox et de réseaux asociaux. Je reste à votre entière disposition pour un échange téléphonique direct dans les jours qui viennent.
C’est fort de cette expérience et nourri des contacts avec les habitantes et les habitants de la 5ème circonscription que je reprends le chemin de l’Assemblée nationale pour travailler au sein de la commission spéciale sur cet «après» que chacun de nous souhaite meilleur.
Bertrand Bouyx, Député du Calvados